Dans les grandes villes ou les petits villages

Dans les grandes villes ou les petits villages

PATAGONIE (Chi et Arg)

5 septembre

Le cargo chilien qui doit nous permettre de relier aujourd´hui avec veaux, vaches, cochons la ville de Puerto Natales en Patagonie Sud est en panne à 1000 kms de là et, avec le tissu glacé qui recouvre les mers sur le trajet, une semaine à 10 jours d´attente sont à prévoir. Un volcan du coin ayant fait voler en éclat le couvercle de sa cocotte-minute, l´accès par voie de terre est lui aussi compromis ! Reste les airs pour nous échapper et c´est donc un avion qui nous envoie à Punta Arenas, sur les rives du détroit de Magellan. Magellan, les Chiliens disent Magallanes, le premier des globe-trotteurs (même s´il n´a pas terminé son tour du monde, il est mort avant), notre saint-patron en quelque sorte.

Le 6, il neige à grosses gouttes, la ville se couvre de blanc. On loupe ici pour la seconde fois les manchots, ils arrivent en octobre par milliers dans la région... damned !

Le 7, on traverse en bus la Terre de Feu, 12h sur des routes terreuses avec le passage du détroit en ferry. Terre de Feu est un drôle de nom, on ne voit que des étendues nues et arides balayées par les vents, rien en tout cas pour faire un feu de forêt. Tout est plat pendant 10h puis, 2h avant d´atteindre Ushuaia côté argentin, les Andes qu´on croyait avoir laissées derrière nous depuis belle lurette surgissent mystérieusement avant de terminer dans la mer.

 

8 septembre

Nous passons 4 jours à Ushuaia, au bord du canal de Beagle. On est à la pointe la plus australe du continent, à 1200 bornes de l´Antarctique. La ville se vante à tous les coins de rue de sa situation au bout du monde : ruta, correo, ciudad, todo est à la sauce "del fin del mundo". Enfin, à mon avis, ils ont tort, les Argentins, de considérer cette terre comme la "fin du monde", elle est tout à fait hospitalière : une très belle région faite de montagnes escarpées qui se mirent dans des lacs et des mers (la Suisse ?). A notre programme : conduite de chiens de traineaux (génial), VTT dans la boue et la neige du parc national Tierra del fuego, marche au Cerro Marcial, sortie en catamaran à touristes sur le canal Beagle, visite d´un musée consacré aux peuplades de la région - où on apprend qu´elles vivaient majoritairement nues malgré le froid coupant, enduites de graisse de lions de mer, car les vêtements sèchent moins vite que la peau.

 

14 septembre

De retour au Chili, on loue tente et tapis de sol pour affronter la rigueur hivernale au parc Torres del Paine : 4 jours de marche entre lacs, glaciers, montagnes et pics rocheux. Des conditions un peu rudes de vent et de pluie, avec nuit blanche au milieu du trek, la tente manquant de s´envoler ou s´éventrer sous les coups de bourrasques furieuses. Parc superbe. On rentre le 17 en soirée à Puerto Natales décoré de bleu, de blanc et de rouge pour les "fiestas patrias", la fête nationale du 18 septembre. Ca aurait pu être notre 14 juillet ! Le bal municipal ce soir se fait sans nous - occupés que nous sommes à écraser nos lits de toute notre fatigue.  

 

18 septembre

5h30 de bus sur des plateaux désertiques nous ramènent en Argentine, à El Calafate. La star ici s´appelle Perito Moreno, un glacier magnifique qu´on va voir le lendemain. C´est un des rares glaciers "stables" du monde - celui-là ne recule pas. Cette masse roule de tout son poids sur le sol et s´effrite bruyamment à son extrémité. Ce jour-là, c´est grand soleil, pour ne rien perdre de la beauté froide de ce glaçon.

 

20 septembre

Un jet d´avion nous catapulte à Puerto Madryn, face à l´Atlantique. En voitures de loc avec Anke, Ursula, Julien et Stéphanie, on met d´abord cap au Sud le 21 à la rencontre d´une colonie de manchots à Punta Tombo. Ce coup-ci est le bon ! Les mâles sont déjà là, à attendre sans broncher leur femelle dans des terriers pour les mieux lotis, des sortes de nids de poule pour les autres. Ils sont des centaines à veiller, rejoints par d´autres petits bonshommes à la démarche mécanique tout juste sortis de la flotte. Le 22, la journée est consacrée à parcourir la péninsule Valdes, avec son clou : 2 heures de bateau au milieu des baleines franches australes venues près des côtes pour batifoler et mettre bas. De nombreuses femelles font le poirier, la queue hors de l´eau comme dans un ballet aquatique. On voit aussi ce jour-là 2 bancs de lions de mer, épaves malhabiles vautrées sur la plage. 

 

Finie l´immense Patagonie, la suite du voyage se poursuit plus au Nord...

 

 

Hasta luego amigos,

 

 

Rémi



10/10/2011
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