Dans les grandes villes ou les petits villages

Nous sommes actuellement en Birmanie, changement complet de decor par rapport au Nepal !

A notre arrivee a Yangon, c'etait la mousson (en avance) qui nous a accueillis ! La rue de notre guesthouse est inondee a chaque ondee, on marche les pieds dans l'eau.

Ici, on roule a droite comme en France, mais les volants sont le plus souvent a droite eux aussi.

Les pagodes et les zedi en forme de cloche remplacent les temples et les stupas, et les statues de bouddha se comptent par milliers.

Les Birmans sont souriants : on a decouvert le sourire au betel. En fait beaucoup chiquent toute la journee des noix de betel (environ la taille de 3 malabars) ce qui leur donne un look d'hamster et un cote dracula quand ils sourient (ca rend les dents rouges).

Les prenoms birmans sont souvent composes de la meme syllabe repetee, phonetiquement ca donne : Miou-Miou, He-he, Hon-Hon, Po-Po... (pour citer les prenoms des chauffeurs, vendeurs et guides rencontres).

Les enfants (et meme les grands parfois) adorent venir nous dire Hello avec un petit coucou de la main et sont ravis de notre Hello en reponse.

La plupart des adultes s'habillent avec un longwi (une sorte de pareo, l'equivalent des sarongs en Indonesie) ; a carreaux et noue devant pour les hommes (et sans slip s'il vous plait), uni ou a motifs et noue sur le cote pour les femmes. Tout le monde en jupe longue, ca donne un cote sympathique !

Leurs visages sont partiellement recouverts de tanakha, une poudre jaune issue de l'ecorce d'un arbre qui protege du soleil, sert de creme de beaute et rafraichit. Chacun le met a sa facon : rond ou carre sur les joues, traits sur le nez ou carrement tout le visage.

On se dit que la Defense aux heures de pointe avec tout le monde en longwi et du tanakha, ca serait beaucoup plus sympa !

Chez les jeunes, c'est le look Tokyo Hotel qui cartonne, la mode est a la coupe gelifiee avec des pics.

Dans les restos, le papier toilette n'est pas dans les WC mais sur les tables, il est quand meme dans des boites pour faire plus style.

Pour dire 'non", les Birmans secouent la main a cote de la tete a la facon dont on dirait "t'es fou ou quoi !" (ou alors comme Chantal Goya dans Poupee de Chine).

Les Birmans sont tres curieux et nous questionnent souvent :

- Where you come from?

- France

- Bonzour ! Comment allez-vous ?

- Bien merci.

- First time Myanma?

- Yes, first time.

- How long Myanma?

- One month.

- You like Myanma?

- Yes, very beautiful !

On a tres exactement cette conversation plusieurs fois par jour !

Chrystel

Au pays des Bouddhas triomphants

Hello !

30 avril 2011, Yangon

Pfffuit, exit le Nepal, on s’envole pour Yangon en Birmanie (ou Myanmar comme on l’appelle ici) après 2 escales a New Delhi et Bangkok. L’aeroport thailandais, ou on passe la nuit sur des bancs, ne joue pas dans la meme cour que son equivalent birman ! Yangon nous semble paisible après Katmandou (parce que les deux-roues y sont interdits ?), mais c’est trompeur : un jour après avoir goute a la nourriture locale (d’ailleurs pas incroyable), Chrystel est mise K-O debout, un coup au ventre. On passe du coup 3 jours a regarder tomber dru la mousson precoce, qui engloutit a plusieurs reprises la rue de notre guesthouse (Okinawa). On tourne autour de la plus haute pagode bouddhique du monde, Paya Shwedagon, avec son sommet en or veritable avant de monter dans un bus pour Mandalay, la ville aux bonzes. Les 10 heures de voyage commencent par 2 heures particulierement pieuses : au lieu d’un bon Jacky Chan comme on aurait pu l’esperer, la tele passe des temples et reliques bouddhiques au ralenti a la maniere d’un documentaire avec des chants psalmodies a fond dans les oreilles. Je ne me sens plus voyageur mais pelerin !

5 mai 2011, Mandalay

 On fait de la Royal guesthouse notre QG de campagne : de la, on rayonne une grosse semaine dans les environs. Le staff est sympa (particulierement un gars qui repond au joli nom de Meme) et on rencontre des backpackers qui aiment discuter (comme Yannick, investi dans des oeuvres sociales avec des locaux). On passe aussi une journee avec Luciano, un Argentin a l’enthousiasme communicant (on devrait le revoir a Buenos Aires en septembre !). On s’essaie a tous les modes de transport disponibles pour faire le tour du proprietaire (velo, moto, bateau, trickshaw, bus, moto-taxi, moto-bus, pick-up bus) :

-          Mandalay et ses bonzes en toge pourpre comme des empereurs romains (les “bonzesses” sont en rose) ;

-          Les anciennes villes royales : Mingun et son projet avorte de plus grande pagode au monde (reste le socle, gigantesque), Sagaing et ses temples comme des fleches dores, Amarapura et son pont en bois au-dessus des eaux ;

-          Hsipaw dans les montagnes : 9 heures de bus aller pour y monter, 2 jours de marche avec le guide Ko-oo (aux allures de Benjamin Biolay) a la rencontre des villages Palong, 7 heures de bus retour en descente.

-          Monywa dans la plaine surchauffee. On visite a dos de moto les grottes de Pho Win Taung, le temple de Thanbodday, le temple aux 2 bouddhas gulliver.

Ici, on est au pays du bouddha triomphant : bouddha en multitude (des milliers de statues a son effigie a Pho Win Taung), en geant (100m de long par ex pour le bouddha allonge de Monywa), en dore comme un poulet et aureole de guirlande lumineuse.

12 mai 2011, Bagan

On quitte Mandalay sur un bateau a l’heure ou les coqs dorment encore, 17 heures de zigzag sur l’Irrawaddy, le grand fleuve birman, pour atteindre Bagan. Langueur et chaleur dans les plaines birmanes ! A chaque arret, des femmes s’empressent de grimper sur le bateau un plateau de fruits, samossas ou brochettes sur la tete, dans une belle cacophonie. Bagan est le joyau touristique de la Birmanie, une plaine criblee de dizaines de temples bouddhiques de grande allure. On enfourche pendant 2 jours des velos aux pneus poreux sous le cagnard pour se promener dans cette foret de briques. Tiens, la aussi des bouddhas geants. Faut aimer les temples, mais ca vaut le coup d’oeil !

18 mai 2011, Lac Inle

 De Bagan, on prend un bus a l’agonie en direction de Kalaw dans les montagnes : l’unique depart est a 3h30 du matin ! Le trajet est crevant, rallonge de pres de 4 heures pour cause de pepin mecanique. Le lendemain, on part pour une viree de 3 jours dans la campagne sous la direction d’un guide sikh nomme Rambo et en compagnie de 2 representants du Quebec (Martin et Tam) et de 2 Parisiens comme nous (Guilhem et Marion). Guilhem execute des tours de magie incroyables devant les gamins et adultes meduses : notre guide, tres impressionne, annonce aux villageois qu’on croise “Miale ! Miale !” (“Magicien ! Magicien !”) et parfois des foules entieres viennent assister aux tours ! On dort dans un monastere, reveilles a 5h par les chants un peu faux des novices (les gamins d’ici s’initient tous quelques semaines aux joies de la vie de moine bouddhiste : crane rase, toge, tournee des dons de nourriture par les villageois tous les matins, etc.). Notre trek termine sa route par la traversee du lac Inle entre cultures sur l'eau et maisons sur pilotis. On passe 3 jours ensuite a visiter le coin avec notre petite equipe (Martin, Tam, Guilhem, Marion), de tres bons moments.

Nouveau bus pour rentrer a Yangon, le pire trajet de notre voyage jusqu’a maintenant : depart de Nyangshwe sur le lac Inle a 13 heures pour une arrivee a 11 heures le lendemain a la guesthouse de Yangon. 22 heures a l’arriere d’un bus bonde (des gens s’entassent egalement dans le couloir), chaotique, sans clim, qui s’arrete 4 ou 5 fois dans la nuit pendant une trentaine de minutes a chaque fois pour regler je ne sais quoi de mecanique ! On retrouve Tam et Martin partis en meme temps que nous dans un autre bus (mais identique au notre) qui arrive… 5 heures avant nous.  La chkoumoune ! On se requinque a Yangon avant de s’envoler pour Bangkok.

A plus tard,

Remi